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Marseille
La pièce était sombre, humide et silencieuse : les volets étaient fermés et pour seul éclairage, il y avait une bougie qui ne s’attarderait pas à s’éteindre ; la maison était n’avait pas une bonne isolation et la pluie tombait à torrent ; seul le clapotis dans touches d’ordinateur taper à la va vite se faisait entendre. Pierre Germain était là depuis huit jours et huit nuits : il entamait aujourd’hui se neuvième jour. Il était courbé sur sa chaise, frêle, maigre, en piteux état. Ses vêtements puaient la sueur, son t-shirt blanc était maculé d’une tâche de café, ses chaussons étaient troués au gros orteil. Il n’était pas raser, et, une barbe de trois centimètres environ commençait à lui cacher le visage. Ses cheveux bruns étaient crasseux et ses belles boucles ondulées avait disparue, laissant place des cheveux raides, longs. Ses yeux bleus n’étaient plus aussi magnifiques : les cernes dessous-eux les rendaient repoussant. Son nez était maculé de morve : pas le temps de s’essuyer, trop de travail. Il ne disait plus rien, n’entendait plus rien. Il était comme en transe, comme s’il avait disparut de la surface de la Terre et était rentré dans l’ordinateur. L’homme d’environ trente ans appuya une dernière fois sur la touche entré et l’ordinateur daigna enlever la tête de mort affiché sur l’écran. Il se redressa, essuya son nez d’un revère de main, soupira et s’adossa au siège en mousse bleue. Enfin. C’était finit, il l’avait réparé et pourrait toucher assez d’argent pour offrir un cadeau de noël à Cloé. C’était à ce jour, le virus le plus dur qu’il est dût terrasser. Les propriétaires de la machine l’avaient donné à quinze informaticiens déjà, lorsque Pierre avait accepté de le prendre. C’est vrai, il avait un don pour ça. Il se leva non sans mal, bancale. Avec difficulté, il se traîna jusqu’à la porte et l’ouvrit. Cloé l’attendait derrière. Sage comme une image. Il s’accroupit pour ce mettre à sa hauteur.
- Depuis combien es-tu là, dis-moi ?
- Euh … je sais pas. Trois ou quatre heures, dit-elle en montrant cinq avec ses doigts, je sais que maman m’a déposée à dix heures, et qu’elle était pas contente parce que elle a dit que tu étais encore avec une tes machines et que c’était à cause de ça qu’elle avait divorcée, que tu préférais ses saletés d’ordinateurs à elle et que …
- Okay ! Okay … l’interrompit Pierre, Ca te dirais des crêpes ?
- Oui, oui, oui !
Elle partit en courant vers la cuisine et s’installa à une chaise. Il regarda sa montre : dix heure cinq. Il regarda d’un air amuser sa fille.
- Tu es sûre d’avoir attendus trois quatre heures ?
- Oui, maman m’a appris l’heure ! Après les secondes, c’est les heures, je le sais bien, me prends pas pour une imbécile …
Pierre acquiesça en souriant. Elle avait déjà cinq ans, il trouvait que ça passait trop vite, comme tous les parents. Il attrapa un saladier dans le placard du haut et le posa sur la table. Cloé et lui avait l’habitude de faire des crêpes quand elle venait et, maintenant, elle savait tout ce qu’il fallait pour en faire. Il cassa les œufs. Il préférait faire ça tout seul, car Cloé avait tendance à mettre beaucoup de coquilles dans le saladier. Il rajouta les autres ingrédients sous l’œil attentif de sa fille qui surveillait ses moindres fait et gestes. Il n’avait pas intérêt à les loupées, ses crêpes, sinon, il entendrait parler d’elle ! Il posa un chiffon dessus et claqua des mains.
- Y’a plus qu’à attendre, cria sa fille
- Et oui … y’a plus qu’à attendre, répéta-t-il d’une petite voie
Sa fille se dirigea ensuite vers le salon où elle se mit à regarder un DVD de Bob l’éponge carrée. Personnellement, il n’aimait pas trop ça, il préférait les dessins animés de Walt Disney où il y avait une belle morale à la fin. Mais Cloé avait l’habitude de regarder Bob l’éponge et il s’y était habituer aussi. Il s’assit à coter d’elle sur le canapé de cuir Cloé posa la tête sur l’épaule de son père, mit son pouce dans sa bouche et s’endormit. Pierre caressa doucement les cheveux de sa fille. Elle était tout pour lui, son trésor, sa vie. Rien d’autre ne comptait. Il aurait put tout laisser tomber pour elle. Le plus beau cadeau que son ex-femme lui avait fait, s’était Cloé. Elle ne l’avait pas gâtée pendant le divorce. Elle l’avait viré de la maison, ne lui avait rien laissé et avait demandé la garde de sa fille. Après de longues batailles juridiques, il avait réussit à garder quelques meubles et a voir sa fille un week-end sur deux. Ce n’était pas un souvenir joyeux, mais c’était son histoire et il ne pouvait le nier. Sa vie n’avait jamais été un long fleuve tranquille. Il avait cassé la jambe d’un de ses camarade de classe en 6ème, fumait des joints au lycée, avait dût aller en cure de désintoxication en terminale, fait partit d’une secte … Rien de très beau dans son passé. Mais depuis dix ans, mis à part le divorce, tout allait bien.
Une heure après, quand Cloé se réveilla, son père n’était plus à ses côtés. Elle dirigea vers la cuisine, le cœur battant la chamade. Elle y avait retrouvé son père qui avait fait cuire les crêpes, avait pris une douche, s’était raser et changer. Elle avait sauté de joie, lui disant qu’il était mieux ainsi, s’était assise à sa place habituelle et avait commencé à dévoré les crêpes. Quand Pierre parlait de la mère de Cloé, il disait toujours « ta mère » ou « Erika » mais jamais « mon ex-femme » ou autre chose, simplement car il n’aimait pas ses mots. Il les trouvait trop brutaux.
- Erika vient te chercher à quelle heure demain ?
- Elle a dit sept heures je crois, réussit à dire Cloé entre deux bouchée.
Pierre hocha la tête de haut en bas, comme souvent, quand il était dans ses pensées. Le téléphone sonna. Pierre se leva et alla décrocher le téléphone. Tout d’abords, il avait fait les gros yeux, et, quand sa fille lui demanda qui s’était, il ne pût refuser. Cette année, elle aurait un cadeau de noël magnifique. Après des au revoir, il retourna à la cuisine. Il prit son portable et composa le numéro de téléphone d’Erika.
- Désolé Cloé, tu vas devoir rentrer chez toi, je dois aller à Paris, c’est pour le travail.
Erika décrocha le téléphona.